Montaigne

(Michel Eyquem de) Montaigne
Moraliste français
(château de Montaigne [auj. commune de Saint-Michel-de-Montaigne], Périgord, 1533 ~ id. 1592)

Essais, I, 20.
Tous les jours vont à la mort, le dernier y arrive.

Essais, I, 23.
Les jeux des enfants ne sont pas des jeux, et les faut juger en eux comme leurs plus sérieuses actions.

Essais, I, 26.
Ce grand monde [...] c'est le miroir où il nous faut regarder pour nous connaître de bon biais.

Essais, I, 47.
L'une des plus grandes sagesses de l'art militaire, c'est de ne pas pousser son ennemi au désespoir.

Essais, II, 17.
Je me fais plus d'injure en mentant que je n'en fais à celui à qui je mens.

Essais, III, 2.
Qui se connaît, connaît aussi les autres, car chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition.

Essais, III, 2.
Il ne se voit point d'âmes, ou fort rares, qui en vieillissant ne sentent l'aigre et le moisi.

Essais, III, 2.
La vieillesse nous attache plus de rides en l'esprit qu'au visage.

Essais, III, 5.
Je veux être maître de moi, à tout sens. La sagesse a ses excès et n'a pas moins besoin de modération que la folie.

Essais, III, 9.
La plus utile et honorable science et occupation à une femme, c'est la science du ménage.

Essais, III, 13.
Qui craint de souffrir, il souffre déjà de ce qu'il craint.

Essais
Le beaucoup savoir apporte l'occasion de plus douter.

Essais
J'aime mieux forger mon âme que la meubler.

Essais
Ne cherchons pas hors de nous notre mal, il est chez nous, il est planté en nos entrailles.

On construit des maisons de fous pour faire croire à ceux qui n'y sont pas enfermés qu'ils ont encore la raison.

Mieux vaut tête bien faite que tête bien pleine.

Le jambon fait boire.
Or, le boire désaltère
Donc, le jambon désaltère.

Ce n'est pas la mort que je crains, c'est de mourir.

Nous défendre quelque chose, c'est nous en donner envie.

Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul.

C'est le jouir, non le posséder, qui nous rend heureux.

C'est raison qu'on fasse grande différence entre les fautes qui viennent de notre faiblesse, et celles qui viennent de notre malice.