Hollywood (p 119 en Livre de Poche)
Le cloisennement régnait toujours. Même dans ce jardin en ruine se reproduisaient les groupes des ghettos, les
groupes de Malibu, les groupes de Beverly Hills. Ainsi, les gens les mieux habillés, en vêtements de grands couturiers,
demeuraient ensemble. Chacun reconnaissait les siens et ne manifestait nulle envie de se mêler aux autres. Il me
semblait déjà surprenant que certains d'entre eux aient accepté de venir dans un ghetto noir de Venice. C'est le dernier
chic, avaient-ils peut-être pensé. Bien sûr, ce qui rendait tout ça puant, c'est que nombre des gens riches et célèbres
n'étaient que de sales cons et de sales connes. Ils avaient simplement eu du pot. Ou s'étaient enrichi sur le dos de la
stupidité des foules. En général, ils étaient sans talent, sans intelligence, sans âme, des étrons sur pattes, mais aux
yeux du public, ils étaient comme des Dieux, beaux et révérés. Le mauvais goût créait plus de milliardaires que le bon.
En définitive, ça se résumait à une question de suffrages. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Alors qui
mérite quoi ? Personne ne mérite quoi que ce soit...
Mes poisons
La plupart des hommes célèbres meurent dans un véritable état de prostitution.