Hollywood (p 113 en Livre de Poche)
Le scénario avançait bien. Ecrire n'avait jamais été un travail pour moi. Aussi loin que remontaient mes
souvenirs, ça s'était toujours déroulé de la même façon : mettre la radio sur une station de musique classique, allumer
une cigarette ou un cigare, ouvrir une bouteille. La machine à écrire faisait le reste. Il me suffisait d'être là. Tout
ça me permettait de continuer quand la vie elle-même avait peu à m'offrir, quand elle virait au film d'horreur. Il y
avait toujours la machine pour m'apaiser, me parler, me divertir, me sauver. Dans le fond, c'est pour ça que j'écris :
pour sauver ma peau, pour échapper à la maison de fous, à la rue, à moi-même.
Un jour, l'une de mes ex m'avait lancé : «Tu bois pour fuir la réalité !
- Bien sûr, ma chère», lui avais-je répondu.
J'avais la bouteille et la machine à écrire. Deux tiens valent mieux qu'un tu l'auras !
Écartèlement
On n'écrit pas parce qu'on a quelque chose à dire mais parce qu'on a envie de dire quelque chose.
Contrepoint (1928) (tr. Castier, Plon, 1930)
Il faut autant de travail pour écrire un mauvais livre qu'un bon ; il sort avec la même sincérité de l'âme de l'auteur.
Venises
Bien écrire, c'est le contraire d'écrire bien.
Écrire c'est une façon de parler sans être interrompu.
Les cahiers
Il faut écrire le plus possible comme on parle et ne pas trop parler comme on écrit.
Correspondance, à Honoré de Balzac, 30 octobre 1840.
En composant la Chartreuse, pour prendre le ton je lisais chaque matin deux ou trois pages du Code civil, afin d'être
toujours naturel.
Extrait du journal The New York Times, 2 septembre 1992
Ne fais pas attention à ce que l'on écrit sur toi. Contente-toi de le mesurer.