Dans les pays monogamiques le nombre des femmes mariées est limité. Il en reste un grand nombre sans soutien. Celles qui appartiennent aux classes supérieures végètent dans l'état de vieilles filles inutiles ; celles des classes inférieures sont vouées à un dur labeur, qui ne leur convient pas ou bien elles deviennent filles de joie et mènent une existence déshonorante et. sans joie. Que dire de ses femmes sinon qu'elles sont sacrifiées sur l'autel de la monogamie ? Au demeurant, quelle hypocrisie ! Même en Europe, où sont les véritables monogames ? Nous vivons tous, la plupart du temps, en polygamie. Etant donné que chaque homme a besoin d'un grand nombre de femmes, il n'y a rien de plus juste que de lui accorder le droit - et même de lui faire un devoir - de prendre soin d'un grand nombre de femmes. S'il en était ainsi, la femme retrouverait la position qui lui convient, celle d'un être subordonné, sa position naturelle, et l'on ferait disparaître de la surface de la terre cette monstruosité de la civilisation européenne qu'est la "dame", cette imbécillité germano-chrétienne, avec ses prétentions ridicules au respect et à la considération. Alors il ne resterait plus que des femmes. Il n'y aurait plus de femmes malheureuses, ce dont l'Europe d'aujourd'hui est pleine.